Football Ligue 1 La tentation de Perrin

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La tentation de Perrin

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Lyon, tout ça pour quoi ?Alain Perrin a profité de la Peace Cup pour acclimater l'Olympique Lyonnais au 4-4-2. Le système prôné par l'ancien technicien troyen pourrait ouvrir de nouvelles perspectives aux Lyonnais qui évolueraient alors avec une attaque bicéphale cette saison. L'idée est séduisante.

Si tout se passe pour le mieux, Lyon pourrait soulever son deuxième titre de la saison samedi prochain à Gerland lors du Trophée des Champions. Déjà. Le premier, conquis à Séoul, est tout ce qu'il y a de plus honorifique l'OL l'a remporté à l'occasion de la Peace Cup. Samedi, les Gones se sont imposés en finale de la compétition face à Bolton (1-0) et ont, en plus des dollars amassés (3 millions), peaufiné leur préparation à deux semaines de la reprise du Championnat de France. Si l'on excepte les blessures de Sébastien Squillaci (voûte plantaire) et de Cris (élongation) qui viennent s'ajouter aux bobos de Grosso, Juninho et Fred, le principal enseignement de cette compétition est que l'Olympique Lyonnais semble avoir commencé à opérer sa mue sous la patte d'Alain Perrin.

Durant la compétition, l'ancien entraîneur de Sochaux a beaucoup essayé. Les joueurs tout d'abord mais aussi et surtout les systèmes. Le technicien a utilisé celui qui avait fait la force rhodanienne ces dernières saisons avec une attaque à une pointe et deux joueurs excentrés mais aussi un 4-4-2 tout nouveau pour un OL qui s'évertuait ces dernières saisons à n'aligner qu'un seul attaquant axial. Samedi face à Nicolas Anelka et ses petits camarades de Bolton, Karim Benzema et Abdulkader Keita ont joué aux avant-postes. Alain Perrin n'est pas mécontent de l'expérience. "Nous avons eu beaucoup d'occasions. Dans quelques temps, nous les mettrons au fond", affirme-t-il sur le site du club.

A deux, c'est mieux

Le 4-4-2, le nouvel entraîneur ne veut cependant pas l'ériger en dogme. "Je m'attache d'abord aux principes de jeu plutôt qu'à la tactique. Après on verra en fonction de l'adversaire, des situations. Sur le plan européen, les grandes équipes arrivent souvent à s'adapter." Pour autant, le système à deux pointes semble le plus approprié pour cet Olympique Lyonnais. Si le 4-3-3 (ou 4-5-1) a fait ses preuves et suffi à mettre Lyon sur le toit de l'Hexagone, une remise en cause tactique est peut-être la bienvenue pour passer un cap au niveau européen.

Pour expliquer les échecs rhodaniens en Ligue des Champions, on a souvent stigmatisé l'absence d'un tueur, d'un attaquant prolifique dans les rangs du club de Jean-Michel Aulas. Les Lyonnais le possédaient peut-être dans leurs rangs mais celui-ci n'a jamais pu se mettre en évidence pour différentes raisons. En effet, jouer seul en pointe est rarement une sinécure. D'autre part, l'effectif pléthorique de Lyon a toujours obligé Paul Le Guen ou Gérard Houllier à faire tourner et donner un peu de temps de jeu à tous les prétendants. On le sait, un attaquant a besoin de jouer régulièrement et marquer pour emmagasiner de la confiance. A deux, Alain Perrin fera plus d'heureux. Et Lyon n'y perdra sans doute pas au change. Avec Milan Baros, Fred, Karim Benzema voire Abdulkader Keita et peut-être un autre homme que Perrin semble réclamer, le technicien n'a pas vraiment le choix.

C'est sans doute également l'année où jamais pour changer. La saison dernière a laissé un petit goût amer, Eric Abidal et Florent Malouda, hommes forts de l'ancien système rhodanien, sont partis vers d'autres cieux, il est donc temps de se réinventer. Pour ce faire, le 4-4-2 avec deux milieux excentrés semble la meilleure solution. Il a également l'avantage d'assurer une transition en douceur. Seule inconnue, le milieu de terrain à trois récupérateurs perdra obligatoirement un élément et les joueurs de couloirs devront compenser lors des phases défensives. Si tout le monde donne du sien, il n'y a aucune raison que la mayonnaise ne prenne pas. "Moi, je n'ai pas de problème avec le 4-4-2, assure Kim Källström. J'ai joué comme cela dès mon plus jeune âge." Déjà un convaincu. Un bon début.