Lyon a une marge »

Marcos : « Lyon a une marge »
Pour notre consultant Angel Marcos, Lyon et Lille ont confirmé toutes les bonnes choses qu'ils avaient exposées lors des quatre premiers matches, malgré deux nuls (2-2) chez le Real Madrid et devant Anderlecht. Il souligne la qualité du match du Real et le manque de rigueur du LOSC sur certaines situations. « Le nul de Lyon à Madrid est logique, et mérité pour le Real. Être mené 2-0 contre Lyon et revenir est un exploit considérable quand on connaît la qualité défensive de Lyon et les risques qu'il faut prendre pour mettre cette défense en danger. Ces deux buts rapides de Lyon ont failli assommer le Real mais, au lieu de ça, a finalement déclenché un superbe match, très rythmé, avec un Real Madrid plus en jambes qu'au match aller, des occasions des deux côtés, des périodes très vivantes et peu de calcul. Le club espagnol a débauché beaucoup d'énergie, parfois avec cinq ou six attaquants. Lyon ne s'est pas effondré. Même diminué, il a encore un peu de marge contre le Real.

Evidemment, chacun a remarqué que Lyon était un peu moins bien depuis un mois. Même s'ils ont été solides et finalement assez réalistes devant, il y a beaucoup de ballons que les Lyonnais auraient dû mieux négocier, des contres qui méritaient autre chose, des passes faciles ratées par Juninho, Tiago ou Toulalan. En somme : des choses que nous n'avions pas l'habitude de voir. Du point de vie technique, dans l'utilisation du ballon, Lyon avait habitué à mieux, à un volume qui lui aurait permis de plier le match. Pour expliquer ça, il n'est pas possible d'imputer les absences de certains joueurs offensifs. Il n'est pas évident que Lyon a été diminué sur ce plan car le match convenait bien à Carew. Le Norvégien avait la place de se retourner contre des joueurs disposés en ligne, pas très rapides. Les Lyonnais l'ont souvent touché et il a réalisé un très bon match. Clerc milieu droit, c'était bien senti. Il avait déjà joué à ce poste et c'était une bonne solution pour coincer les Madrilènes. Evidemment, un Govou ou un Wltord auraient peut-être mieux négocié tel ou tel contre, mais ils auraient eu aussi plus de mal à défendre.

Lille, de son côté, paie en ce moment un manque de réussite assez terrible. Rien ne tourne en sa faveur. Même la défaite de Milan (0-1 à Athènes) est une manifestation de cette absence de chance. Depuis deux matches, et mardi encore, le LOSC a affiché de nets progrès, il a fait un match très réfléchi, avec de superbes enchaînements, une grande quantité d'occasions. Le seul bémol, la seule limite apparente, c'est que les buts encaissés, notamment le premier, ressemblent à celui d'Athènes (0-1), avec une grande passivité au départ de l'action, comme si la récupération coulait de source. Le temps de se rendre compte que le copain n'était pas sur le ballon, et celui-ci approchait la surface pour aboutir à un but. Après l'égalisation, au lieu de s'affoler, l'équipe a continué à jouer, à multiplier les passes, à changer de rythme. Mais il y a eu ce manque de rigueur et un résultat nul 2-2 contre une équipe dont le mérite majeur est d'avoir joué les coups à fond. Anderlecht a vendu chèrement sa peau. Il faut maintenant aller faire un résultat à Milan, ce qui sera encore plus compliqué par la série invraisemblable de défaites que connaissent en ce moment les Italiens. On saura alors si Lille a fait un pas, ce qui semble acquis, ou un très grand pas. »