Foot - L1-Lyon Aulas : «Extrêmement ambitieux»

Foot - L1-LyonAulas : «Extrêmement ambitieux»
En marge de la traditionnelle présentation du nouveau maillot et des sponsors, le président de l'Olympique lyonnais passe en revue les ambitions pour cette nouvelle saison où sera privilégié le Championnat. Jean-Michel Aulas dresse également un bilan de son recrutement et revient sur les cas Franck Ribéry et David Trezeguet : «Un joueur exceptionnel n'est jamais trop cher.»

«Jean-Michel Aulas, comment abordez-vous cette nouvelle saison ?
On sait que ce sera plus difficile. Nos adversaires s'organisent et en France on a une fâcheuse tendance à vouloir faire glisser vers le milieu du tableau les champions du haut de l'affiche. C'est pour cela qu'il faut être prudent, qu'il faut savoir se remettre en cause. Celui qui n'a que des certitudes est condamné à ne pas gagner. Nous, on a des inquiétudes et des angoisses. Ce qui ne nous empêche pas d'être extrêmement ambitieux. Pour mieux rebondir, il faut trouver des parades qui nous permettront de progresser chaque année. C'est recruter de nouveaux joueurs ou développer de nouvelles infrastructures (le centre d'entraînement de Tola-Vologe va être équipé d'une pelouse chauffée et d'une pelouse synthétique et le centre de formation va être agrandi, ndlr).

Quelle est votre ambition principale ?
D'être performant dans toutes les compétitions. La priorité numéro un, c'est de gagner un sixième titre. Cinq, personne ne l'avait fait en France avant nous. Six, personne ne l'a fait en Europe, hormis dans les «petits» championnats. On a aussi des ambitions tant dans les épreuves nationales que sur la plan de la Ligue des champions. Du fait des problèmes rencontrés par les clubs italiens, Lyon sera au mieux classé 8e après le tour préliminaire et donc fera partie du premier chapeau lors du tirage au sort, ce qui sera une première pour le club. On peut imaginer aller le plus haut possible.

Où en êtes-vous du recrutement ?
Nous venons d'investir 25 millions d'euros sur trois joueurs (Squillaci,Toulalan et Källström) qui représentaient une priorité. Nous nous apprêtons à enregistrer le départ de Sidney Govou qui a obtenu un bon de sortie. Nous recherchons un remplaçant. A propos de Ribéry ? Pour qu'il vienne à Lyon, ce qui fait partie de ses objectifs, il faut déjà qu'il rentre de vacances, et que Marseille lui donne la possibilité de partir. Le moment venu, nous allons rentrer en contact avec Marseille pour discuter. Franck constitue la priorité à ce poste, en sachant que nous avons préparé des alternatives. Nous ne sommes pas pressés dans la mesure où nous avons un groupe déjà assez étoffé et très bon. Nous avons jusqu'au 31 août pour finaliser les transferts. Entre temps, on va récupérer nos Mondialistes, ce qui nous permettra d'avoir un groupe égal voire supérieur à celui de la saison dernière.

«Un joueur de qualité n'est jamais trop cher»

Les malheurs des clubs italiens peuvent-ils faire le bonheur des clubs français, et celui de l'OL ?
Il peut y avoir des opportunités. On s'est interdit de discuter avant que les choses ne soient entérinées. Il y a un appel en cours. On fera le point après et uniquement à partir de certitudes. On ne fera pas n'importe quoi. L'OL, qui est l'un des premiers budgets européens (100 millions d'euros la saison prochaine) a l'habitude d'avoir des comptes équilibrés. Pour la saison 2005-2006, ils sont largement bénéficiaires. Même si les capacités financières existent, on ne fera pas n'importe quoi sur l'investissement et les conditions salariales. Il faut trouver une harmonie entre opportunité et bonne gestion.

Cela veut dire que Trezeguet est trop cher ?
Un joueur de qualité n'est jamais trop cher et David est un joueur exceptionnel, qui représente 20 à 25 buts chaque année. Il faudra au moment opportun prendre une décision qui correspond à nos ambitions et à nos capacités. Pour le moment, c'est prématuré. Nous avons jusqu'à fin août pour orienter la stratégie d'investissement du club.

En attendant, vous avez d'autres dossiers avec cette demande de report de la permière journée.
C'est une demande légitime qui dans tous les pays d'Europe aurait été acceptée. Neuf ou dix de nos joueurs ne pourront pas démarrer le championnat et cela fait sourire tout le monde. C'est un problème d'équité, de morale. On est un peu frustré, on ne peut même pas discuter. J'entends même dire certains présidents de clubs que c'est normal de jouer avec neuf ou dix joueurs de moins. Pour nous, c'est un lourd handicap. On nous a dit qu'on ne découvre pas aujourd'hui que le championnat démarre le 4 août. Mais il a fallu tout modifier en fonction du parcours de l'équipe de France en Allemagne, notamment la préparation.On a ainsi annulé le stage prévu à Weggis, en Suisse. Quand je vois que Canal + demande que nous démarrions le 4 pour respecter le planning, je souris à mon tour car six des joueurs figurant dans l'équipe type de la chaîne la saison dernière ne seront pas présents. Donc on amoindrit la valeur qualitative de ce championnat en faisant en sorte de démarrer avec une équpe A'. Quand c'est Marseille qui envoie son équipe B à Paris, cela provoque des vagues incroyables et quand c'est l'OL, personne ne réagit.

«Tout est fait pour affaiblir l'OL»

Qu'attendez-vous du CNOSF ?
J'espère qu'il prendra en compte nos arguments dans sa sagesse. Seul le championnat de France démarre le 4 août. Nous avions demandé au mieux le
12, ce que font les autres championnats. Et en plus on nous demande de jouer avec un jour d'avance, comme si cela ne suffsait pas. Tout ceci est fait pour affaiblir l'OL et le faire chuter. C'est un comble que seule la France peut accepter. Le CNOSF peut prendre la décision de proposer à la Ligue et à la fédération de revoir sa copie, ce qui paraîtrait la moindre des choses si on veut parler d'équité. Si par contre, on voulait nous faire perdre, il fallait nous faire démarrer le 5 juillet. On aurait été sûr que les 11 joueurs qui étaient à la Coupe du monde n'auraient pas été présents.

Vous démarrez la saison dès dimanche avec le Trophée des champions. Que représente-t-il ?
Quand on a l'ambition de l'OL, on recherche les victoires à tout prix. Ce match contre Paris est un challenge personnel pour Gérard Houllier. C'est
un objectif pour le club. Personnellement, j'attache une grande importance à
ce Trophée des champions. C'est le premier match de la saison, et quand on le gagne, cela donne une grande confiance. Ce n'est pas une obligation, mais c'est une grande motivation de gagner. On a gagné les quatre précécents. A chaque fois, cela s'est bien passé par la suite. Cela met tout de suite dans le bain. Démarrrer sur un défaite serait contraignant et me poserait des soucis.

Recueilli à Lyon par Sylvain Lartaud.