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Hand - ChMFernandez : «La même motivation»
Douze mois après sa victoire à l'Euro, en finale contre l'Espagne, l'équipe de France fait partie des favoris du Mondial, qui s'ouvre vendredi en Allemagne. De passage dans nos locaux, Jérôme Fernandez, le défenseur du FC Barcelone, rêve d'un scénario similaire. D'autant que les Bleus ont déjà été sacrés en 1995 et 2001, et que la finale aura lieu un 4 février, comme en 2001. «Beaucoup d'éléments concordent», nous glisse le géant de Catalogne, dans un sourire.

«Comment est l'équipe de France par rapport à il y a un an, avant la victoire à l'Euro 2006 ?
Nous sommes aussi bien, avec la même motivation, la même ambition. Nous sommes en confiance, après notre succès à l'Euro. En contre-partie, nous nous entraînons seulement à 50% à certains moments. Moi, dans mon club de Barcelone, je suis habitué à m'entraîner une fois par jour, mais à 100%. Avec les Bleus, le rythme est différent. Nous nous entraînons deux fois par jour, jouons quasiment tous les jours, et nous levons le pied de nous-même.

Dans quelle forme est l'équipe ?
Notre forme remonte. Nous étions fatigués par le travail effectué avant le Challenge Marrane puis les deux matches au Danemark, mais les trois jours passés à la maison nous ont permis de recharger les accus et de récupérer la forme que nous avions avant la trêve. Le staff a planifié notre pic de forme pour la seconde partie du Mondial.

Comment envisagez-vous la compétition ?
Jusqu'aux quarts, notre parcours devrait être relativement facile. Après, sur un match, tout peut arriver, surtout selon l'adversaire en face. Aux JO d'Athènes, nous étions en super position, la Russie avait manqué son entame, mais nous avons perdu...

Vous allez enchaîner sept matches en neuf jours...
Oui, mais l'avantage, c'est que nous disposerons de temps pour préparer les matches à élimination directe (à partir des quarts). Nous pourrons reposer les organismes, utiliser la vidéo. D'autant que nous disposons d'un groupe très riche, avec beaucoup de solutions. Ce qui compte, c'est que tout le monde soit performant. On s'en moque de savoir qui a marqué 10 buts, il ne faut pas que chacun essaie de briller.

La victoire à l'Euro, la première de l'ère Onesta, a-t-elle changé les relations entre les joueurs et le sélectionneur ?
Non, il nous laissait déjà faire beaucoup de choses avant. Disons que les joueurs lui accordent sans doute plus de crédibilité. Succéder à Daniel Costantini n'était pas facile. De mon côté, je lui faisais déjà confiance car je l'avais eu deux ans comme entraîneur à Toulouse, et nous avions gagné la Coupe de France avec un effectif moyen.

Les Espagnols sont-ils remontés après la finale de l'Euro perdue contre vous ?
Oui, ils ont très envie de nous retrouver en finale. Cela leur permettrait d'être contents, qu'ils gagnent ou qu'ils perdent. Après la finale de l'Euro, ils étaient heureux pour moi, et la médaille d'argent était déjà une belle satisfaction pour eux. La mentalité n'est pas la même qu'en France. Mais une finale contre l'Allemagne serait super aussi.

Qu'en est-il de votre avenir à Barcelone ?
L'été dernier, j'ai resigné jusqu'en 2009. Je me verrais bien finir ma carrière là-bas. A l'époque, j'avais expliqué au président que la situation n'était pas bonne, que les relations avec l'entraîneur étaient difficiles. Le staff m'avait promis que le coach se ferait taper sur les doigts à la première défaillance. Et comme nous sommes hors-course pour le titre de champion d'Espagne, après quatre défaites consécutives, il sera limogé en fin de saison et l'effectif sera changé à 50%. A Barcelone, je fais partie des joueurs que l'on aime. A terme, je me verrais bien devenir l'entraîneur de l'équipe. Comme j'ai bientôt 30 ans, je me penche sérieusement sur mon avenir.

Un retour dans le Championnat de France n'est pas envisageable ?
J'aurais peur de jouer à un niveau moins élevé, donc de prendre moins de plaisir, de moins m'investir, de régresser et d'être en porte-à-faux par rapport à mon club. A Barcelone, mes dirigeants connaissent mes ambitions pour ma reconversion. Ils connaissent mes capacités handballistiques. Maintenant saurais-je gérer un groupe, être respecté ? Je ne sais pas.»