MARCOS : «IL Y AVAIT TOUT

MARCOS : «IL Y AVAIT TOUT»
Notre consultant Angel Marcos a vu dans la victoire de Lyon contre le Real Madrid (2-0) la preuve que les champions de France avaient encore franchi un cap, notamment sur le plan offensif. Quant au Real, il paie le prix d'une révolution qui prendra forcément du temps.



Notre consultant Angel Marcos. (L'Equipe)
«Lyon avait de la marge»
«Lyon a réalisé une première mi-temps exceptionnelle, comme dans un rêve. Il y avait tout du point de vue offensif : des dédoublements, de la participation, des changements de côté, des actions individuelles et la finition, le tout soutenu par une récupération bien organisée. Le milieu n'était pas trop bas. Lyon menant au score, il n'a pas été obligé d'aller chercher le Real Madrid haut. On pouvait imaginer un Real plus solide, mais Lyon avait de la marge, de toute façon. Pour le Real Madrid, ce match apporte la preuve qu'un changement radical ne peut pas se faire en quelques semaines. Il n'a pas seulement changé d'entraîneur, mais aussi de philosophie de jeu. C'est le jour et la nuit, entre le tout pour l'attaque et un jeu tout à fait rationnel et plutôt défensif. Le Real a eu de grandes difficultés à récupérer le ballon. C'était déjà le cas ce week-end en Championnat contre une toute petite équipe, Levante (4-1), pourtant en infériorité numérique. Cette faillite collective et individuelle était inespérée pour Lyon. Même les plus solides sont passés à côté : Cannavaro, Diarra, Emerson, tout le monde. Il est difficile de surnager dans une équipe dominée à tous les niveaux.

Même si le score est plus clément pour le Real Madrid que la saison dernière, je suis enclin à croire que la différence entre Lyon et le Real est maintenant plus grande que la saison dernière. A l'époque, les Madrilènes avaient proposé un jeu offensif de qualité, Coupet avait eu beaucoup de travail et le 3-0 était exagéré. Le Real a réalisé une meilleure seconde mi-temps pour deux raisons. D'abord, Capello a sorti Cassano, ce qui a rééquilibré son équipe. Et Lyon a plutôt géré, ne jouant vraiment que les bons coups. Les Lyonnais savent faire ça, ce n'était même pas risqué d'attendre le Real, car la possibilité de marquer existait à chaque instant. Le Real était en-dessous physiquement. Il a moins de matches et de rythme dans les jambes.

L'impression qui domine est que Lyon a pris de la bouteille, est plus performant dans le jeu collectif offensif. L'équipe a très peu bougé, c'est le signe que les joueurs, comme Malouda par exemple, ont pris une autre dimension. L'an dernier, on pensait qu'un tel résultat était possible. Hier, nous étions sûrs qu'il était possible. Un mot sur Lille pour finir. La première impression est que l'équipe était timorée en première mi-temps, comme la saison dernière, consciente de ses possibilités mais impuissante dans la réalisation. Une fois menée, réorganisée avec deux avant-centres, l'équipe est entrée corps et âme dans la bataille. Cette audace offensive, cette façon d'attaquer, en équipe, avec des tripes, est incontournable contre des équipes à sa portée. L'égalisation devrait donner à Lille son vrai départ dans la compétition.»